Alexandrine, licenciée au club de Rambouillet et adhérente ETCL a l’habitude, quand elle revient par ici, de rouler avec les gars du G1bis. Elle nous fait part ici d’une expérience cyclo assez incroyable …

Pour finir l’été en beauté,

Fin 2020, après une année marquée par l’épidémie de COVID, les périodes de confinements, de couvre-feu, les restrictions et l’annulation des manifestations sportives et culturelles, je découvre via les réseaux sociaux, l’organisation de la 8848 Women’s Challenge, une randonnée labellisée FFVélo, pour la promotion de la pratique de la longue distance chez les femmes. 

Depuis le début de ma pratique cycliste et cyclotouriste, je ne suis pas une adepte des manifestations réservées aux femmes. Je ne sais pas trop pourquoi. Pédaler seule au sein d’un peloton masculin n’a jamais été un problème pour moi, ce qui n’est peut-être pas le cas pour les débutantes. Cette fois, je suis curieuse. Adepte des brevets randonneurs mondiaux et brevets audax depuis plus de trente ans, je suis heureuse de m’inscrire à un événement sportivement exigeant, avec un parcours nous menant vers des cols grandioses et mythiques.

Au départ, nous sommes soixante et une participantes et vingt et un hommes, car l’épreuve n’est pas réservée qu’aux femmes. La majorité des participants ont choisi d’effectuer le parcours sur deux jours, avec deux boucles au départ de Lourdes le premier jour (210 km et 4840 D+) et une boucle le deuxième jour (150 km et 4008 D+), pour un total de 360 km et 8848 m de dénivelé positif, en respectant un délai maximum de trente six heures. Certaines femmes chevronnées ont poussé le vice en réussissant à enchaîner les trois boucles et en gravissant les derniers sommets en nocturne. Pour ma part, je respecte mon plan de route régulier pour finir en 34h50, avec une pause nocturne de 19h30 à 6h, 21h de selle et 17.4 km/h de moyenne.

Je connaissais déjà les ascensions des cols du Tourmalet, Aubisque, Soulor, Bordères. Six autres cols mythiques sont au programme, avec Hautacam pour terminer avant l’arrivée.

Du début à la fin, l’organisation par l’association « Femme et Cycliste » présidée par Tamara est parfaite. Il faut être équipé d’un GPS pour suivre la trace GPX transmise avant le départ. Le ravitaillement est assuré entre chaque boucle, dans un hôtel, à Lourdes, où il est possible de dormir avant de partir pour la troisième boucle. Une « pasta Party », la veille du départ, et un repas de clôture sont proposés. 

La météo est favorable et estivale. L’ambiance est conviviale. Je converse avec des participantes ultra motivées, très jeunes, efficaces et courageuses, bien équipées, qui ont pour la plupart aussi découvert cette manifestation grâce aux réseaux sociaux.

D’une façon naturelle, je compare ces deux jours intenses aux brevets que j’ai réalisés. Lors des premiers kilomètres de la troisième boucle, je m’amuse à faire quelques calculs. En France, durant les randonnées longue distance, lorsque celles-ci dépassent les 300 km, s’approchent des 400, 600, 1000 ou 1200 km pour le Paris-Brest-Paris, le taux de participation des femmes chute pour atteindre les cinq pour cent parmi les hommes. Regrouper soixante et une femmes durant une épreuve aussi difficile, en totale autonomie en majorité, équivaudrait à une participation à une manifestation de plus de mille deux cents participants tous sexes confondus. Ceci est assez extraordinaire.

Quel plaisir de gravir ces monts pyrénéens vertigineux, de filer à toute vitesse sur les pentes grisantes avant de recommencer de nouvelles ascensions !

Félicitations à toutes les participantes.

Mille mercis au comité organisateur pour l’accueil formidable pendant deux jours.

Alexandrine Henry

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